Journal de Kazero (N°9)
Compte rendu au 3ème jour de la 2ème semaine du mois de Mi-na-zuki

La cité :

-Des nouvelles de cet incendie :
Dame Aïko a finit par avoir l'obligeance de bien vouloir me recevoir et de répondre le plus directement possible à mes questions. Bien qu'un certain flou règne encore il semble que l'école de Shugendo soit à même d'ici peu de protèger efficacement cet endoit ! En effet les torts causés auraient été le fait d'un ennemi assez puissant pour se permettre de voyager sur le plan des esprits et même d'agir directement sur notre plan ! Plus pour longtemps semblerait-il. Dame Aïko, malgré une certaine gène compréhensible, affirme que tout ceci n'est plus qu'un mauvais souvenir et que rien de grave n'a d'ailleurs été détruit. J'ai tendance à lui faire confiance, après tout n'est-ce pas notre seigneur qui l'a nommée à ce poste ?

- L'école de Shugendo de Dame Aïko :

* Recherches : une nouvelle fois, la totalité des membres de l'école a été mise à contribution sur des travaux de la plus haute importance. Des expérimentations restent à faire avant de proposer un produit fiable et stable au Seigneur Teda Sama.

Dame Aïko espère pouvoir donner des informations plus complètes d'ici quelques temps.

* Vie courante :

Les travaux de réaménagement de l'école ne sont pas terminés. En effet, les appartements de Dame Aïko avaient presque entièrement été ravagés par l'incendie du mois dernier. Plusieurs artisans, de renom, ont proposé leurs services, pour rendre à l'école son apparence. Dame Aïko remercie vivement tout ceux dont les projets n'ont pas été retenus. La rapidité dans l'exécution des travaux étant un point important, le maître artisan Shimoru a été choisi pour ces travaux, nous le remercions vivement de son aide inestimable.

Dame Aïko et le sage Petit Singe se rencontrent très régulièrement.

Dernièrement, le vénérable Petit Singe a été appelé, de nuit, au chevet d'une personne résidant à l'école. Aucun commentaire n'a été communiqué, mais il semble qu'il y ait eu plus de peur que de mal.

Dame Aïko a sollicité l'aide d'un groupe de combattants pour rechercher un élève de l'école, disparu depuis deux mois. Le groupe serait parti au début de ce mois.

- Les Samouraï se calment ?
Il semblerait en effet ! Suite à l'annonce du seigneur Teda concernant les éventuelles représailles en cas de duels abusifs, la tension règnant serait légèrement tombée puisque d'après le Grand Administrateur, le taux de duellistes sur cette quinzaine serait revenu à la normale. Tant mieux, rien de plus désagréable que de voir des hommes servant la même cause s'entretuer pour une simple histoire de mots soit disant mal placés !

- Le seigneur Samouraï Yoshida a lui même exécuté, un à un et effectivement en place publique, les 10 personnes responsables de ces meurtres d'Eta ! Les dix têtes viennent tout juste d'être retirées de leurs piques, après deux jours d'exposition sur l'une des places les plus fréquentées !...

- Toujours aucune nouvelle du plus jeune fils du Senseï Osunage, le Maître de Go. Pourtant, ce dernier bénéficie encore de la protection rapprochée de Samouraï en service du seigneur Teda.

- Le seigneur justement vient de lancer une vague de grand travaux qui visent à rénover les murailles de la cité. Il semble même que de nombreux savant aient fait la découverte d'une nouvelle arme défensive. Ces travaux de rénovation viseraient-ils en fait à permettre d'installer cette invention ?

Les terres du seigneur Teda :

- D'autres Samouraï partent chaque jour afin d'aider les seigneur frontaliers à protéger leur terres contre les enlèvements d'enfants. N'oublions pas que même si l'affaire semble s'être tassée chez nous, elle continue allègrement chez nos voisins et des enfants innocents disparaissent encore... Le problème ne serait-il pas pris par le bon bout ? Que font les instances supérieures ? Faudra-t-il que ces atrocités aillent jusqu'à la Cité Impériale pour qu'elles bougent ?

- L'eau manque de plus en plus, la chaleur ne semble pas vouloir laisser sa place. Un rationnement est donc imposé par les autorités de Tedayama jusqu'à ce que la situation s'améliore.

Politique extérieure :

- Pas grand chose de nouveau en fait...

- Le seigneur Kaga continue ce qu'il a visiblement entrepris de faire.

- Le seigneur Ida contrôle maintenant la passe des esprits et le reste de son armée patrouille les Monts comme prévu.

Brèves :

- Le seigneur Teda maintient la prime pour la capture de Satoru à 300 Koku.

Articles des joueurs :

Akun le conteur :

Pour que les circonstances de mon départ soient bien claires, il faudrait peut-être que je vous résume les quelques semaines que j'ai passé à Tedayama.

A peine arrivé, j'ai recherché un salon de thé où je m'installerai le temps de mon séjour, et j'ai commencé à me faire de la publicité : je n'avais pas fait ce voyage pour le tourisme, mais pour me faire un nom dans la capitale.

Apprenant que le Shogun devait venir, je contactai Kazero Sama qui me permit de participer au spectacle qui serait donné à cette occasion. Je fus très honoré, et le retard du Shogun ne faisait qu'accroître mon impatience... et mes doutes.

Je me demandais si le retard de ce grand personnage ne signifiait pas qu'il était temps pour moi de prendre du recul sur ma tâche de conteur, et d'essayer de renouer avec cette partie de moi qui m'avait toujours effrayé : mes capacités de Shugenja. C'est pourquoi j'entrepris d'approcher Dame Aïko Yoshida Sama, souvent maladroitement.

Quand le Shogun arriva, je crus que mon coeur allait exploser. C'était la panique. En plus, le Senseï Kazero Sama changea l'ordre de passage au dernier moment, me précipitant sur scène en début de représentation, pour l'ouverture de rideaux. Touché par la confiance qu'il avait placé en moi, je me promettais de lui être fidèle jusqu'à la mort.
Pourtant, l'idée d'apprivoiser mes dons de Shugenja avait fait son chemin. Kazero Sama me dit même que de tels dons ne pouvaient qu'enrichir ma vie et mon art de conteur. Fort de ses conseils, je me rendis à l'école de Dame Aïko Sama et la priais de m'accepter, lui expliquant la peur que j'avais de cette partie inconnue de ma personnalité, et le besoin que j'avais de l'apprivoiser. Elle accepta.

Peu après, j'entendis parler de Koda San et de Kamitsukenu San, deux élèves de l'école du Senseï Aïko Sama. Koda San s'était rendu dans un village afin d'y observer d'étranges phénomènes. Mais il tardait à rentrer. Alors, le Senseï Aiko Sama avait décidé d'envoyer Kamitsukenu San pour le rejoindre et l'aider.

Hélas, Koda san était rentré, mais Kamitsukenu San manquait toujours à l'appel, au grand désespoir de sa soeur, Kiko, que son frère avait confié à Dame Aïko Yoshida Sama. Je proposai de rassembler une troupe pour retrouver Kamitsukenu San - mon Senseï me confia qu'il était parti escorté d'une caravane d'acrobates. Mais Tetsuo San, entendant la conversation, me dit qu'une telle équipe était déjà formée. Il me proposa de les rejoindre, Tanaka Sama, Kurako San et lui.

Matsuo San et Dame Aïko Sama m'annonçant bien des problèmes sur la route qui passait près de monts hantés par les démons, je jugeai sage de proposer à Hisakata San, la guérisseuse Ama, de nous accompagner. C'est ainsi que nous nous retrouvâmes sur la route, tôt le matin, après que Kiko nous avait donné nos provisions, et m'avait remis une étrange pierre noire de la part de mon Senseï Aïko Sama - non sans m'avertir qu'il s'agissait d'un cadeau empoisonné : elle était aussi dangereuse qu'utile.

Tanaka Sama menait la marche, et nous ne nous arrêtions que rarement pour manger et dormir. Le premier soir, je racontais une petite histoire avant de nous endormir. Le lendemain, suivant la même route sous un soleil de plomb, et à une allure éreintante, nous trouvions un endroit où planter notre camp, et trois Heimin qui, respectueux de Tanaka Sama, voulurent partir en nous voyant. Tanaka Sama leur proposa de partager notre feu de camp.

Nous avons donc passé la soirée avec eux. Après que j'avais raconté "La clef de rien" aux personnes réunies autour du feu, nous avons discuté. Ils avaient bien vu la caravane d'acrobates qui accompagnait Kamitsukenu San. Par contre, ils ne nous révélèrent rien de bien étonnant sur les évènements de la région: rien ne semblait les avoir troublés.

Dépités, mais rassurés, nous prîmes notre tour de garde, Hisakata San et moi, ainsi qu'un des jeunes Heimin. Bien qu'il essayât de savoir qui nous étions et ce que nous faisions là, je continuais de prétendre que nous cherchions simplement à rattraper la caravane, sans révéler nos noms.

Le lendemain, nous avons repris la route. Sur le chemin, entre Iwatsuka et Shimomura, nous rencontrâmes une femme, qui, secondée par ses trois jeunes fils et sa fille, tirait une charette. Dans la charette un homme gisait. En pleurant, elle nous raconta sa terrible histoire.
Ils vivaient à Yamayume, près des monts Ida. Lorsque des habitants du village avaient disparu dans la forêt, ils n'avaient pas cédé à la peur.

Ils ont pensé qu'il s'agissait de bêtes sauvages, et ont organisé une battue. Mais avant même de quitter la ville, ils furent attaqués par des démons. Son fils et son mari ont été attaqués, et c'était la raison pour laquelle ils le transportaient dans cette charrette. Le fils, Rijeo, était déjà mort.

Ils avaient cru trouver de l'aide dans un village voisin, mais il s'agissait de celui où s'était rendu Koda San - et il était déjà dévasté.

Hisakata San, émue par ce récit, décida de leur apporter son aide, et quitta aussitôt notre groupe.

Je dois avouer que j'ai peur, à présent. Sans Hisakata pour nous aider, notre groupe est plus faible. Et alors que nous nous approchons de Shimomura, je crains pour la première fois qu'il soit arrivé malheur à Kamitsukenu...


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