Journal de Kazero (N°7)
Compte rendu au 6ème jour de la 2ème semaine du mois de Sa-Tsuki

La cité :

- Petit Singe tient absolument à faire savoir à toute la population que de graves interférences, inconnues, empêchent les moines de suivrent correctement les conseils, souvent erronés donc, de Bouddha !

- On commence de plus en plus à entendre des Samouraï en service se plaindre de ne pas partir faire la guerre au Nord. Mais que se passe-t-il donc ? Cette armée "ennemie" existe-t-elle vraiment ? La tension monte.

- Le Shogun arrive avec sa délégation de diplomates à Tedayama. On dit que sa visite sera courte, il ne devrait pas rester plus d'un jour ou deux dans notre cité. Lors de sa visite, la pagode de notre seigneur sera fermée, aucun laisser-passer ne devra être émis, aucun étranger n'y sera accepté quelle qu'en soit la raison. La garde sera doublée.

- L'enquête sur les ignobles meurtres d'Etat avance à grand pas. En effet le seigneur Samouraï Yoshida, responsable de cette mission, serait actuellement auprès d'une personne prise en flagrant délit et l'interrogerait. Cette personne, selon des sources sûres, serait un Yakusa, le clan est encore inconnu. D'autres Yakusa auraient été aperçus dans ce même quartier. Une guerre de clan s'est-elle déjà engagée ? Nous le saurons sûrement rapidement, faisons confiance aux Samouraï de notre seigneur.

- Un enfant aurait disparu des murs de la cité ! Il s'agit du plus jeune fils du Senseï Osunage, le Maître de Go. Celui-ci a été reçu par le seigneur Nakatsone-no-Asano Teda pendant deux longues heures et serait ressortit sous bonne escorte. Depuis, au moins deux Samouraï d'élite gardent sa demeure (située dans le quartier des Maîtres) et il ne sort jamais sans un garde du corps, un autre Samouraï à la réputation établie. Que se passe-t-il ? Y'a-t-il un rapport avec les enlèvements tristement célèbres de nos campagnes ? Ou d'une autre nature ? Une fugue ? Ce dernier cas semble peu probable au vu des importantes protections dont le Senseï jouit depuis son entrevue avec notre seigneur.

Les terres du seigneur Teda :

- Le seigneur Teda annonce qu'une partie de sa flotte partira afin de sécuriser les régions côtières. Elle aura pour but de visiter les multiples îles voisines et d'y découvrir un eventuel port d'attache ennemi.

- Une bonne nouvelle ! Il semble que le déploiement de Samouraï le long des côtes fasse effet !
De moins en moins d'enfants disparaissent, à la joie des Heimin. Cependant, un rapport aurait annoncé récement que l'action menée par ces démons continuerait, mais maintenant au Sud des terres du seigneur Teda. Afin de ne pas laisser ces gens souffrir de la sorte, notre vénéré seigneur annonce que des renforts seront envoyés aux seigneurs en faisant la demande et ce, gratuitement !

- La sècheresse frappe toujours. On dit même que certains villages seraient atteints par une épidemie. Il y aurait déjà plusieurs décès à déplorer.

Politique extérieure :

- Le diplomate du seigneur Mino est enfin de retour auprès de son seigneur. Il est arrivé depuis peu à Giffu sain et sauf, et en un seul morceau ! Le seigneur Mino n'a fait aucun commentaire.

- Nous ne connaissons toujours pas le but de l'impressionnante mission armée du seigneur Ida dans ses Monts.

- Le Shogun aurait demandé au seigneur Teda de ne pas faire la moindre fête publique en son honneur !
"Ma visite n'est pas une visite de courtoisie, je viens ici afin de vous parler de choses graves !"
Afin de sauver la face, le seigneur Teda organise tout de même une soirée en sa pagode, notre troupe est chargée d'animer cette soirée. Bien entendu vous aurez un compte-rendu de cet événement, une pièce sera même, dès que nous en aurons le temps, mise sur pied et jouée, pour vous, ici même.

Brèves :

- Le seigneur Teda baisse la prime pour la capture de Satoru à 300 Koku. Elle reste tout de même conséquente.

Articles des joueurs :

Ishimoto :

Un cri retentit dans les profondeurs de la grotte... puis un autre... Nous reconnûmes la voix d'Ishiro qui avait disparu du champ de bataille.
Rapidement, nous nous équipâmes de lampion et, Kashiro Sama en tête, nous pénétrâmes dans la grotte à la recherche de notre ami. La grotte était petite et nous remarquâmes facilement une sorte d'escalier qui s'enfonçait sous terre. Les cris reprirent, mêlés à d'horribles bruits de coups violents. N'écoutant que son courage, Kashiro Sama l'emprunta vivement pour porter secours au Budoka, bientôt suivi par nous tous. Arrivé en bas, il poussa un cri de surprise, lâcha sa torche et disparut de notre vue. Des bruits de lutte nous indiquant qu'il se trouvait en fâcheuse posture, nous pressâmes le pas dans l'étroit boyau pour lui porter secours.

Là, nous débouchâmes dans une nouvelle grotte au centre de laquelle reposait une étrange jarre sur un autel de pierre. Ishiro gisait au sol, inanimé. Tournant la tête, nous nous trouvâmes alors en face d'un gigantesque Dai-Bakemono de trois mètres, armé d'un sabre tout aussi immense. Kashiro Sama était aux prises avec lui, mais vola bientôt à travers la grotte pour retomber assommé de l'autre côté. Premier arrivé en bas, je me ruai à mon tour sur le monstre, mais ce ne fut que pour subir moi aussi les effets de sa force titanesque. Yacha San, Kurako et Akira San passèrent à leur tour à l'attaque tandis que Matsuo restait à l'écart pour veiller sur Ashura. Le combat fut terrible. Malgré sa vaillance et sa furie, Kurako eut le bras brisé, tandis que le sabre du démon taillait une large entaille sur le torse d'Akira San. Seul Yacha San semblait encore tenir tête à la créature. Le Bakemono s'apprêtait à achever Kurako et Akira San, lorsque Morihé San s'interposa devant la redoutable lame et donna sa vie pour sauver ses compagnons.
Yacha San, Akira San et moi-même profitâmes de ce répit pour trancher tous ensemble cette montagne de chair de nos sabres sanglants. Après des instants qui parurent durer des heures, le géant tomba enfin à genoux à bout de forces. Epuisés nous aussi, nous reprîmes notre souffle pour nous préparer à l'achever. Mais il ne nous en laissa pas le temps. Bien qu'il soit démon, le Dai-Bakemono n'en ignorait pas moins les règles du "Bushido". Sortant un tanto (poignard) de sa ceinture, il se fit dignement Seppuku comme le plus honorable des Samouraï.

A l'issue du combat, Kashiro Sama était dans un coma léger, et Ishiro dans un coma plus profond et inquiétant. Kurako était gravement blessée et Akira San avait perdu pas mal de sang mais était encore vaillant. Seuls Yacha San et moi avions la chance de ne déplorer que quelques blessures légères.

Epuisés, nous décidâmes qu'une partie du groupe passerait la nuit à l'abri dans cette grotte, tandis que l'autre remonterait à l'air libre pour y établir des tours de garde. Mais nous n'étions pas au bout de l'horreur...

Durant la nuit, un Ashigaru de garde cria d'effroi : une sorte de nuage sombre et tourbillonnant venait de faire son apparition non loin au-dessus de nous. Réveillés en sursaut, nous vîmes alors Kurako et Ishiro, toujours endormis, se soulever à trois mètres du sol et s'approcher du tourbillon maléfique. Le corps inanimé d'Ishiro fut pris de soubresauts, puis son ventre explosa pour laisser s'échapper une ombre hideuse et ricanante. Nous étions tous pétrifiés d'effroi. Abandonnant le corps désormais sans vie, l'ombre s'approcha du corps de Kurako et s'y infiltra... Le corps de la jeune Budoka retomba alors au sol.
Nous sentîmes alors des ombres gémissantes dans les bois tout autour de nous, sans doute les âmes de tous les combattants tombés sur le champ de bataille. Nous les vîmes alors aspirées par le nuage noir dans de déchirantes plaintes... Puis le nuage disparut comme il était venu. Après avoir retrouvé nos esprits, nous nous précipitâmes auprès de Kurako. Elle s'éveilla sans s'être rendue compte de ce qui venait de se passer. Son bras auparavant brisé était totalement réparé, et plus aucune blessure n'était visible ! ...

Au petit matin, Kurako prit la sage décision de retourner à Tedayama demander assistance à Petit Singe Sama pour la délivrer de ce qui la possède à présent et ne pas risquer de mettre notre mission en péril. A sa demande, un Ashigaru l'accompagne pour l'empêcher de nuire aux autres ou à elle-même. C'est à regret que nous sommes séparés, car la jeune Budoka s'est révélée être une alliée de premier ordre, et sa sagesse ne fait que confirmer notre opinion à son sujet.

De notre côté, nous nous apprêtons à reprendre la route en emportant la mystérieuse jarre pour la mettre en sécurité. Nous allons improviser une civière pour transporter Kashiro Sama, et Matsuo s'occupera de lui en chemin. Après un détour par le village de Kikyo où nous espérons nous ravitailler et nous faire soigner, nous sommes bien décidés à trouver l'armée ennemie pour aider dans sa tâche Matsushita Sama et son armée qui viennent nous rejoindre.

Koda

Voilà une bien étrange aventure qu'il me fut donné de vivre...

Dame Aïko Sama m'avait confié la mission d'aller voir un village dont les villageois semblaient affectés d'un mal mystérieux.

Le chemin qui m'amenait à ma destination fut long. Je savais être proche de ma destination quand une étrange brume se leva. De brume elle devint brouillard, rendant mon avancée incertaine. Le chemin que je suivais se divisa... Devais-je aller vers la gauche ? ... Peut-être bifurquer vers la droite... Mais n'était-ce pas revenir sur mes pas ? A ce moment-là, complètement désorienté, j'hésitais sur la marche à suivre. Je bifurquais, presque au hasard et ne saurais dire quelle direction je pris.

Je vis une étrange lumière et, curieux, je continuais mon chemin. Au fur et à mesure de mon avancée je sentais de plus en plus nettement une odeur pénétrante et je pris peu à peu conscience que c'était l'odeur de la mort. En Shugenja sage, je rebroussais chemin et prenais l'autre direction, le plus loin possible des bruits, craquements et grognements que j'entendais derrière moi.

Quelque temps plus tard j'arrivais au village qui me sembla à première vue un havre de paix. Niché dans une petite vallée verdoyante... La brume s'étant levée, j'y descendais, confiant.

Je fus bien accueilli par la population, m'avait-il semblé, sur le moment. Une petite fille du nom d'Akiko me donna à manger et me prépara une couche sur l'ordre de son père.

Après les présentations d'usage, et laissé au calme par les villageois, la nuit me trouva assis sur ma couche réfléchissant à la meilleure manière d'agir pour le lendemain. En pleine méditation sur les événements passés et à venir, je perçus trop tard un mouvement derrière moi. Avant même que je puisse me retourner, je me retrouvais inconscient. À mon réveil, j'étais salement amoché et laissé pour mort dans le fond d'un puits.

Levant les yeux vers ce qui me semblait être la possibilité de sortir de ce trou plus qu'humide, une vision d'horreur me prit à la gorge. Un corps sans vie était suspendu au-dessus de moi... Il me fallut quelques temps pour me traîner et me hisser vers la surface. Je réussis tant bien que mal à sortir de là mais rendu en haut, j'entendis des hurlements de déments et je vis les villageois qui s'entre-tuaient. C'étaient des déments, je peux vous l'assurer. Un homme trancha la tête de ce qui me sembla être une femme, ... dans la pénombre, il est facile de se tromper. Je puis être affirmatif, ce fut à un massacre que j'assistais, impuissant. La blessure importante qui m'avait été infligée lorsque je fus jeté dans le puits s'était largement ouverte. De douleur je me laissais glisser vers l'abri relatif que m'apportait mon puits !

Le lendemain tout était redevenu calme, après beaucoup d'efforts je ressortis de mon puits, pénétrais dans la maison principale et trouvais la petite Akiko salement amochée elle aussi, mais vivante.

Je fabriquais un brancard et la traînais en boitillant dans un sentier en quête d'aide... Après quelques temps, n'en pouvant plus, je me suis effondré.

Je me suis réveillé dans la demeure d'une vieille femme. Heureusement pour moi et Akiko, elle était la veuve d'un médecin. Elle nous administra les premiers soins et réussit à nous remettre un peu d'aplomb.

Je suis retourné au village en quête de survivants et j'en ai trouvé deux qui étaient encore sains d'esprit et quelques-uns devenus fous. J'appris que le père d'Akiko était mort.

J'ai emmené la troupe de survivants avec moi chez la vieille femme pour aller chercher Akiko et nous repartîmes tous ensemble pour le village le plus proche.

Sur le chemin qui nous ramenait vers la sécurité... C'était ce que je croyais... nous fûmes attaqués par un monstre, une créature infernale.
Notre attaquant me sembla immense, il portait autour de la taille une ceinture plus que macabre. Nous ne dûmes la vie sauve qu'au destin qui guida les deux décharges d'énergie magique que j'eus la chance de faire partir à temps, et le fit fuir !

Nous avons continué notre route vers un village où j'ai pu confier les villageois à des moines, sauf Akiko qui ne voulait plus me quitter.

Et enfin je suis revenu à l'école avec elle, et qui lui fera du mal saura de quel bois je me chauffe !


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