ZETSUDAÏ

Age : 21 ans Profession : Shugenja Caste : Heimin Rang : Haut Métier : Commerçant
Niveau : 1 XP : 10 ON : 10 PdV : 10 CA : 2

Historique :

Je suis né le septième jour de la deuxième semaine de Mutsuki de l'an 779 de la nouvelle ère à Fukii dans la province du Seigneur Kaga. Je suis assez grand et plutôt fin, j'ai les cheveux bruns et les yeux marrons.
Mon père, Sayatoshi, était un armurier réputé de la cité. La qualité de son travail lui avait valu d'être reconnu par tous comme l'un des meilleurs fabricants d'armes de la presqu'île. Un jour, le Daimyo Kaga lui-même lui avait commandé un Katana pour son propre usage. Ce travail allait devenir la consécration de sa vie et il y travailla pendant des années. C'était un homme simple et bon, passionné par son travail. Quant à ma mère, Ikuro, elle l'aidait comme elle pouvait dans son travail. C'était une femme aimante et discrète. Même si mon père ne le montrait pas souvent, il l'aimait profondément lui aussi.
Mon père aurait aimé que je suive sa voie et que je reprenne sa forge. Mais je n'étais pas comme lui. Je ne me suis jamais intéressé ni aux armes, ni à leur maniement. Je ne vivais que pour l'étude des sciences et de la littérature. Je ne travaillais avec lui que pour éviter les altercations qui se produisaient si je refusais.
Ma vie changea radicalement à l'adolescence quand je rencontrais Koyomi. Comme tous les jeunes de mon âge, je commençais à m'intéresser de très près aux personnes du sexe opposé. Son intelligence et sa culture étaient si développés qu'elle m'apportait énormément. Nous passions des heures à discuter biologie, mathématiques ou poésie ! La seule chose étrange était qu'elle ne me parlait jamais d'elle, de sa vie ou de sa famille. Puis un jour, elle me présenta à son père. Je compris tout de suite pourquoi elle avait mis si longtemps. Kobayashi était un Shugenja. Il étudiait et pratiquait les arts occultes comme la magie. Ce n'était pas quelque chose de bien vu dans la province. Le Seigneur Kaga était connu pour sa peur et sa haine des Shugenja.
Je fus immédiatement fasciné et demandais à suivre l'enseignement du magicien. Au début, il refusa, argumentant que c'était une voie trop dure à vivre, qu'il y avait trop de sacrifice à faire et qu'il y avait trop à perdre. Mais je ne voulais rien savoir car je ne voyais qu'une chose, c'était une des seules connaissances que je n'avais encore jamais approché et c'était sans doute la plus complexe. A force d'insister, et avec l'appui de Koyomi, qui ne supportait plus mes soupirs et mes plaintes à ce sujet, Kobayashi accepta de me prendre comme élève. Ainsi débuta mon apprentissage de ce qui allait devenir le fondement de mon existence, mais aussi ma malédiction !

Mon père prit très mal la chose pour plusieurs raisons. Il ne pouvait accepter que je ne continue pas son travail, surtout pour devenir un Shugenja. Si le Seigneur Kaga l'apprenait, il serait fini et tout ce qu'il avait construit serait détruit. Bien entendu, le Daimyo ne voudrait plus d'une arme venant de lui. Il me somma donc, malgré les tentatives de ma mère pour le calmer, d'abandonner cette idée et de redevenir sérieux. Mais je n'avais jamais été aussi sérieux de ma vie. Je lui tint tête. Jamais le moindre doute n'effleura mes pensées. La dispute dura longtemps, pour finir mon père déclara qu'il ne voulait plus de moi comme fils et qu'il ne voulait plus jamais me revoir. Malgré la dureté de ses paroles et la douleur que je ressentis, ma volonté et mon désir d'apprendre étaient trop forts. J'embrassais ma mère et tournais les talons de la maison familiale. J'emménageais avec Koyomi chez son père. Après avoir été longtemps amis, nous étions devenus amour et amants.
J'étudiais sous l'aile de Kobayashi pendant trois longues années. Ce n'était pas facile et cela demandait énormément de travail et d'attention mais je tenais bon car j'étais passionné. Koyomi m'encourageait et me soutenait. Mon amour pour elle grandissait de jours en jours. Au cours de ces années, mon occupation quotidienne m'empêcha de me rendre compte de l'impopularité grandissante que connaissaient les Shugenja auprès du Daimyo. J'avais la tête un peu trop dans les grimoires et pas assez dans la réalité.
Le réveil fut difficile. Je m'étais absenté pour un voyage d'étude dans les Monts Ida. Lorsque je revins à Fukii, il régnait une certaine agitation parmi la population. Il devait y avoir un événement public. D'après les mouvements de la foule et les quelques phrases entendues de ci de là, il y avait une exécution publique sur la Grande Place. Je n'avais pas entendu dire qu'un tel événement était prévu. L'inquiétude s'empara de moi et je me mis à courir. Lorsque j'arrivais à destination, je découvris une vision d'horreur qui resterait gravée à jamais en moi. Un bûcher avait été érigé. Un homme était en train de brûler vif. C'était Kobayashi. C'était mon maître, mon ami, mon père adoptif qui était en train de hurler de douleur alors que le feu le dévorait. Je restais paralyser devant ce spectacle ignoble, incapable de réagir, des larmes se mirent à couler le long de mes joues et je m'effondrais à genou de désespoir. Puis, je réalisais soudain que si Kobayashi était ici, cela signifiait qu'il était peut-être arrivé quelques chose à Koyomi. Je me relevais en bondissant et me précipitais vers sa maison. Je priais Bouddha qu'il la protège, je le suppliais de l'épargner, que la mort de son père suffisait. Je déchantais vite lorsque je découvris notre maison en flamme et sur le point de s'écrouler. Je me mis à hurler le nom de mon amour : "KOYOMI !". Un voisin m'entendit et vint à ma rencontre. Il était apeuré et regardait tout autour de lui. Il m'expliqua rapidement que les hommes du Seigneur Kaga étaient arrivés brusquement, qu'ils nous cherchaient Kobayashi et moi. Certains avaient capturé mon maître et l'avaient aussitôt emmené. D'autres avaient essayé de faire parler Koyomi pour lui faire dire où je me trouvais. Mais elle n'avait pas parlé. Malgré les coups de poings, les coups de pieds, les crachats, les insultes, elle n'avait rien dit. Rien. Puis ils étaient repartis laissant ma bien-aimée aux portes de la mort. Ils avaient ensuite mis le feu en riant. J'étais déchiré, je voulais mourir. Les deux personnes que j'aimais le plus au monde étaient mortes.

De nouveau, mon esprit réalisa que si on m'avait cherché ici alors mes parents allaient sûrement être interrogés. Peut-être n'était-il pas trop tard ? Peut-être pouvais-je les sauver, eux. Je repartis en courant vers la forge de mon père. Mais j'arrivais une nouvelle fois après les assassins. Je surpris six hommes autour du bâtiment. Leur chef semblait être un Ronin, il était grand et fort et arborait une étrange marque en forme d'étoile au centre du front. Il ordonna de mettre le feu. Je ne pouvais rien faire, ils étaient trop nombreux. J'attendis qu'ils finissent leur sale besogne et qu'ils s'en aillent pour me précipiter. Les flammes dévoraient déjà la bâtisse mais je pénétrais à l'intérieur. Ma mère gisait sur le dos, morte, transpercée par une lame. Mon père avait été battu à mort et semblait sur le point d'expirer. Je le pris dans mes bras. Il n'eut que le temps de m'expliquer où il dissimulait Shikyo, car c'est ainsi qu'il l'avait appelé. Même dans la mort, son art comptait plus que tout. Je le laissais ici, me dépêchant d'aller récupérer son précieux trésor. Je sortais juste à temps avant que la charpente s'effondre. Je prenais le temps d'admirer le Katana : il était magnifique, je n'avais jamais vu si bel ouvrage, sa lame semblait avoir été forgée et reforgée des milliers de fois, elle était aussi dure et tranchante que le diamant, son esthétisme simple et dépouillé la rendait magnifique. Mon père s'était surpassé, cette arme était vraiment l'apothéose de sa vie. Je me promis de faire cadeau de cette arme à la personne qui serait digne de la porter. Elle avait été destinée à un tyran qui ne la méritait pas, elle reviendrait donc à une personne bonne et juste qui saurait s'en servir pour défendre des bonnes causes.
Il fallait que je quitte rapidement la ville. L'envie de mourir qui était en moi c'était transformée en haine violente et désir de vengeance. Kaga allait payer ainsi que ce Ronin à la marque étoilée. Mais je n'étais pas assez fort pour l'instant, et j'avais besoin d'aide. Je décidais donc de partir pour le seul endroit où je pourrais trouver cela : Tedayama et son école de Shugendo. Là-bas on respecterait mes études et on m'aiderait.

Avant de partir, je décidais de retourner une dernière fois sur le lieu où j'avais connu tant de bonheur. Je voulais donner une sépulture décente à celle que j'aimais et que j'aimerais pour l'éternité. Malheureusement, arrivé sur les lieux, je ne trouvais aucune trace de sa dépouille. Pourtant les flammes ne pouvaient l'avoir complètement détruite. J'allais interroger le voisin. Il semblait encore plus terrifié que la veille. En me voyant, je crus pendant un instant qu'il allait s'évanouir tellement il était transi de peur. Il me dit que des gens de la famille de Kobayashi et Koyomi étaient venus et avaient emporté le corps. Mais Koyomi m'avait dit que son père était sa seule famille. Trop abattu pour réfléchir et trop déchiré par ses souvenirs pénibles, je préférais abandonner. Je partais immédiatement pour Tedayama le coeur plein de haine !

Première image : un peu plus et il n'y avait pas que mon chapeau que ce Katana tranchait ! Deuxième image : moi, une boulette de riz et Shikyo.


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