SATAKE

Age : 19 ans Profession : Budoka Caste : Heimin Rang : Bas Métier : Fermier
Niveau : 1 XP : 10 ON : 10 PdV : 19 CA : 3

Historique :

Je m'appelle Satake et je suis le fils d'un Heimin et d'un Budoka.

Quand je dis cela, les gens me regardent en ayant l'air de se demander si je suis fou, mais c'est pourtant la vérité. Masuda, mon père, était un Heimin, et il est mort quand j'avais neuf ans. Je vivais dans un petit village au Sud-Est de Naoetsu, dans la province du seigneur Etchu, avec mes parents et mes trois soeurs.

Un jour, un groupe de brigands a été aperçu dans les collines avoisinantes. Ils se dirigeaient vers notre village. Les habitants ont décidé de demander l'aide du Daimyo pour protéger nos récoltes et nos maisons. Plusieurs hommes sont alors partis pour Naoetsu dans ce but. Pourtant, quand les brigands sont arrivés, il n'y avait personne pour nous défendre.

Les hommes se sont battus de leur mieux, mais que pouvaient une poignée de Heimin contre des bandits armés et organisés ? Quand ils ont commencé à brûler les maisons et à massacrer les femmes et les enfants, ma mère m'a caché dans la marmite de riz, en me recommandant de ne pas faire de bruit. J'ai obéi, et elle a reposé le couvercle.

Quand ils sont entrés dans notre maison, je n'ai pas bougé. Même si j'avais voulu, j'avais bien trop peur pour faire un geste. J'ai attendu que les cris de ma mère et de mes soeurs, déformés par l'eau et la paroi en fonte, s'éteignent et que les bandits s'en aillent pour sortir à quatre pattes de la maison en flammes, ruisselant, et du riz collé dans les cheveux. Je n'ai pas cherché ma mère, je savais qu'elle était morte.

Quand les Samuraï du Daimyo sont enfin arrivés, le soir était tombé depuis longtemps, et les derniers brasiers mouraient lentement. Les survivants s'étaient rassemblés au centre du village, et pleuraient leurs morts. Mon père me serrait contre lui avec la force des désespérés. Il ne pleurait pas, mais son visage était complètement fermé. En voyant arriver les soldats, les villageois ont commencé à murmurer. Beaucoup soupçonnaient le Daimyo d'avoir cautionné ce massacre. En entendant le bourdonnement des reproches qu'aucun Heimin n'aurait osé exprimer à haute voix devant un Samuraï, leur chef s'est planté devant nous, la main posée sur la poignée de son Katana et a demandé, assez fort pour que tous entendent : "L'un d'entre vous aurait-il quelque chose à dire ?"

Aussitôt, tous les murmurent se sont éteints. Seuls les grillons continuaient leurs stridulations, indifférents aux affaires des hommes. Alors mon père m'a lâché, et s'est levé.

"Oui, j'ai quelque chose à dire. Je voudrais savoir où vous étiez quand nous avions besoin de vous. Et quelle affaire est plus pressante que la protection de ceux qui vous engraissent."

Le Samuraï n'a pas répondu. Il s'est approché lentement de mon père, et quand il n'a plus été qu'à un pas de lui, mon père s'est écroulé, et sa tête a roulé dans la poussière. Je n'avais jamais vu quelqu'un frapper aussi vite. C'était comme si la lame de son Katana n'avait pas bougé, mais avait toujours été là, au bout de son bras levé, une goutte de sang s'écoulant lentement le long du tranchant, jusqu'à la garde.

"Quelqu'un aurait-il une autre question ?"

Je crois qu'à ce moment là, même les grillons se sont tus. Alors les soldats sont repartis, et on m'a fait comprendre que mon père s'était déshonoré en manquant de respect à un Samuraï, et que son sort était mérité. On m'a également dit que son déshonneur rejaillissait sur moi, et que ma place était "ailleurs". Alors je suis parti, sans vraiment savoir où j'allais.

Au bout d'une semaine, je me suis écroulé au pied d'un arbre pour y mourir de faim et de fatigue. C'est la que Shimazu m'a trouvé. Pendant sept ans, il m'a nourri, il m'a appris à me protéger et à protéger les autres. Il m'a appris comment survivre et comment chasser. Il m'a appris que dire la vérité ne peut pas être déshonorant, et à chérir la mémoire de mon père, car c'était un homme simple et bon. Il m'a appris le courage et la droiture, puis, un jour, il m'a dit de partir compléter mon apprentissage au gré des routes.

Pendant trois ans, j'ai voyagé à travers la presqu'île, du Nord au Sud, m'attardant à chaque fois qu'on avait besoin de moi, pour aider ceux qui en faisaient la demande. J'ai remarqué que les Gakusho faisaient souvent de même, alors que les Samuraï font plus souvent l'inverse. Je crois aujourd'hui que le respect n'est pas dû, mais se mérite, ce qui ne m'empêche pas de dire "Tout de suite Sama, c'est un honneur de vous servir" en ayant l'air d'y croire, pour éviter les ennuis.

Récemment, des rumeurs d'enlèvements d'enfants chez les Heimin de la province du seigneur Teda m'ont conduit jusqu'à Tedayama. J'irai sans doute au Temple, voir si mon aide peut être utile.

Je suis un Heimin, comme mon père l'était avant moi. Je suis un Budoka, comme mon père.

Les vertus que je défends sont celles que j'ai hérité d'eux : Courage, Bonté, Humilité, Droiture.

Mon rôle est de protéger ceux qui ne peuvent se protéger eux-mêmes, quand ceux qui devraient les défendre ont plus important à faire.


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