La Pagode Heike

Ryato no Keike

Kazen

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Le Dojo

Ryato no Heike

Ryato no Heike a 32 ans. Il vient de passer des années sur les routes, à la recherches d'aventures diverses et variées. Passant d'un amour à l'autre, d'un pays à l'autre, se battant aussi souvent que nécessaire, et nouant au fils de ses errances de solides amitiés.

Ecoeuré par le système social en place, qui coûta la vie à son père, il n'a pas sa pareille pour refaire le monde avec ferveur et enthousiasme dès qu'un verre de Saké ou deux lui ont éclairci les idées... Dans les salons de thé, souvent il finissait la nuit auprès de compagnons, errants comme lui, qui lui emboîtaient le pas au matin, conquis par sa vision révolutionnaire de la société.

Avec le temps, l'homme solitaire fut le chef d'une poignée de Rônin, puis le petit groupe s' étoffa si bien qu'un jour, face à un petit seigneur craintif et mal protégé, la bataille aboutit à une mainmise sur le village et la pagode désormais abandonnés... Ainsi prit vie le Village Heike.


Frères et cousins se joignirent finalement à Ryato : où aller quand l'honneur n'est plus, que le nom a perdu toute valeur ? Ainsi prit vie le Clan Heike, remplaçant la noble famille déchue.

De Ryato lui-même, on ne sait pas grand chose. Ce que fut son enfance, nul ne le sait, qui furent ses parents, c'est oublié depuis longtemps... Seule reste en mémoire la certitude qu'un grand drame est abrité par ces yeux graves et ce visage austère.

Kazen
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Laissez-moi vous raconter l'histoire de celui qui est plus que mon frère, l'histoire de cet homme exemplaire à qui je dois la vie :

C'était il y a un peu moins de cinq ans, mes hommes et moi étions opposés à un Ryu entier à cause d'une stupide botte de Kenjutsu. Leur maître avait mis au point une technique particulière, devant permettre à tout initié d'assommer son adversaire du plat du Katana, le ridiculisant sans qu'il soit nécessaire de le tuer. Mais mon capitaine trouvait que, pour être un bon cas d'école, ce coup était inutilisable en combat réel. Et il mit son point d' honneur à le leur prouver. Il s'avéra exact que le coup était totalement inutile, son Katana immobilisant ses adversaiers avant qu'il aient le temps d'utiliser cette botte si extraordinaire !
Le Ryu se retourna donc contre nous, d'un seul bloc, et à cinq contre trente, nous n'allions pas tenir longtemps... La mèlée venait de commencer quand un homme surgit de nullle part, et me regarda droit dans les yeux tout en faisant des arabesques curieuses de sa main droite. Une lamme de feu en jaillit, dirigée droit sur le Samouraï adverse le plus prétentieux... Voyant cela, les élèves prirent la fuite sans demander leur reste, laissant leur compagnon en proie aux flammes.

Estomaqué, je me tournais vers l'homme qui n'eut qu'une phrase : "Il a tué ma soeur". Depuis ce jour, Kazen ne m'a pas quitté. Il est l'ami le plus loyal, le frère le plus précieux, le Shugenja le plus doué.

Je ne connais pas grand chose à son art, mais Kazen excelle, j'ai pu le constater mille fois, dans l'Art du Feu. Il m'a dit avoir été miraculé, il y a plus de 18 ans maintenant, alors que sa maison était en proie aux flammes. Tous les siens y trouvèrent la mort, excepté lui et sa petite soeur, qui rendit l'âme des années après dans une rixe de rue provoquée par le Samouraï arrogant.
Lors de cette épreuve du feu qui marqua un tournant dans sa vie, Kazen eut le sentiment soudain de ne plus ressentir aucune douleur. Et je dois bien admettre que je l'ai vu de mes propres yeux plonger sans crainte la main dans l'âtre pour en retirer l'objet qui venait d'y tomber. Il se consacre depuis à cet Art étrange, passant son temps dans la bibliothèque, penché sur quelque ouvrage obscur, ou caché dans un champ à brûler tout ce qui pousse d'une nouvelle façon...

Je ne peux pas dire qu'il est un mystique, mais il est vrai qu'il croit en des choses qui me dépassent, des choses que mon esprit ne peut concevoir. Mais après tout, mon esprit ne conçoit pas non plus que des flammes aux formes sinueuses sortent de ses doigts, et pourtant, cela mes yeux l'ont vu mille fois...
En vérité, Kazen est un ami bien étrange, mais il m'est plus cher que ma propre vie.

La Bibliothèque
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On raconte que Kyodo, Kunjo, Kynjo et Kyido-no-Shimino étaient quatre frères qui régnaient chacun sur un quart du pays, en des temps si anciens que nul ne s'en souvient. Ils ne s'appréciaient pas particulièrement mais veillaient à gouverner conjointement, dans la plus parfaite harmonie, et dans un grand respect. Ils étaient les quatre chefs du Royaume Dragon.

Un jour vint pourtant où Kunjo, Tatsu de l'eau et cadet de la famille, fit porter à ses deux frères un message selon lequel Kyodo-no-Shimino, leur aîné et Maître du Feu, complotait contre eux afin de devenir le seul chef absolu du Royaume Dragon.
Entendant cela, les plus jeunes ne voulurent pas y croire : Kyodo avait toujours été le plus sage et le plus respectueux d'entre eux. Il était pacifique et jamais une telle idée n'aurait pu lui traverser l'esprit ! Des années passèrent ainsi, mais le doute était là, et les deux frères se prirent à avoir peur : et si Kunjo disait vrai, ce n'est pas Kinjo qui pourrait intervenir : il aurait beau souffler l'air de toutes ses forces, il ne ferait qu'attiser et rendre plus violente l'attaque du Feu. Quant à Kyido, malgré toute la puissance terrible de sa terre, il ne saurait s'opposer à son aîné sans risquer des plaies mortelles et une stérilité assurée... Non, seul l'impétueux Kunjo était en mesure d'agir. Ils devaient se mettre sous sa protection !

Ainsi, les trois Tatsu se réunirent pour dresser un plan contre Kyodo. Mais par le biais d'un être à deux pattes qui passait par là, une torche à la main, Kyodo le sage eut vent de l'affaire. Blessé jusqu'au plus profond de son coeur par cette trahison, il passa des années dans le plus grand chagrin. Il ne voulait pas se résoudre à attaquer ses propres frères. Pourtant, il lui fallu bien se rendre à l'évidence : les trois comploteurs ne lâchaient pas prise, le combat devrait inévitablement avoir lieu...

Alors Kyodo prit les devants et lança la première offensive. Des siècles durant, les quatre Tatsu s'opposèrent dans un conflit sanglant. Les armées furent décimées, des créatures qui vivaient là depuis la nuit des temps furent décimées, pas un seul de leur race ne survécu. La terre fut brûlée à mort, et devint si stérile et aride que les rares survivants durent s'exiler, ou s'adapter, transformer leurs corps pour survivre dans un tel contexte. De nombreux monstres inconnus firent alors leur apparition...
Ceux qui auparavant vénéraient un Tatsu comme un Dieu vivant lui tournèrent bientôt le dos, et les frères continuaient à se battre, indifférents maintenant du sort de leur monde, aveuglés par la colère et la haine. Seul Kyodo gardait en lui un amour infini pour ses sujets, mais il était dans l'impuissance la plus terrible : agir pour les aider, c'était tourner le dos un instant de trop à ses frères, et être anéanti définitivement... Il ne pouvait rien faire.

Le premier à mourir fut Kyido-no-Shimino, Maître de la Terre. Il succomba à une puissante langue de feu, et son corps mortellement blessé vécut une longue agonie avant de se recroqueviller dans un dernier sursaut. La légende veut que les Monts Ida furent dessinés par le haut de son arête dorsale, et qu'en lieu et place de sa tête se dresse maintenant la magnifique forêt de la Province Sogunale, la Province Impériale se tenant sur son nez étrange. L'ultime attaque de Kyido fut ainsi de couper le monde, de condamner ses frères à combattre sur ce qui n'était plus qu'une presqu'île isolée, au lieu du vaste monde qu'ils dirigeaient auparavant...

Puis Kunjo-no-Shimino mourut à son tour, emporté une gigantesque vague qui se dressa subitement devant lui, répandant son souffle à tous les coins du pays, donnant par sa mort naissance à une multitude de vents qui soufflent désormais de manière totalement désordonnée et aléatoire sur le petit bout de terre, semant au gré de ses humeurs la vie, ou le désarroi et le malheur...

Le duel qui opposait encore Kunjo et Kyodo dura des siècles interminables, les rares survivants assistaient impuissants à des combats toujours plus violents. Jusqu'au moment où Kyodo trouva la parade : faisant exploser dans un même cri tous ses volcans, il atteignit son frère de l'eau de mille flèches brûlantes, qui lui lacérèrent le corps, le brisant en menus fragments. Alors, dans un dernier souffle, Kunjo-no-Shimino se répandit autour de la presqu'île, fécondant de parcelles de sa vie l'eau qui baignerait désormais ce monde, l'isolant définitivement de tout. Et dans sa hargne aveugle, il insuffla la vie à ses bouts de chair, les transformant en monstres marins sanguinaires qui se chargeraient de tuer implacablement toute crétaure assez folle pour tenter de quitter la presqu'île par les eaux...

Ainsi, Kyodo-no-Shimino resta seul à contempler le désastre, à pleurer la mort de ses frères. Mais désormais, nul ne voulait plus le vénérer. Ceux qui l'avaient connu avant la bataille étaient morts depuis longtemps, et les survivants ne voulaient pas entendre parler de lui : ignorants du pourquoi de ce terrifiant afrontement, ils le rendaient responsable du malheur qui avait frappé leur pays. Ils l'adjoinrent donc de quitter les lieux scéance tenante, et de n'y jamais revenir.
Pourtant, au milieu d'eux se tenait un être étrange. Se déplaçant sur deux pattes frèles, il parlait d'une voie forte et on le respectait parce qu'il semblait dans le secret des Dieux Nouveaux : à volonté, il pouvait faire apparaître du feu, de l'eau, de superbes lumières qui apaisaient les esprits... Et cet être se dressa devant le Tatsu qui avait tout perdu, et il lui dit :
- "Kyodo-no-Shimino, Seigneur du Feu et Maître tout puissant, que la preuve de ton innocence soit faite, et ici tu seras à jamais chez toi, adulé par ton peuple, et vénéré pour tes bienfaits, seul Tatsu régnant sur ce nouveau monde."

Le Dojo
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Depuis peu, Ryato-no-Heike a créé un Ryu, secondé par son cousin Shinji. Cette nouvelle école est ouverte à tout Rônin désireux de se perfectionner dans les arts-martiaux suivants : kenjustu, ni-to-kenjutsu, iaï-jutsu.

Les cours seront donnés soit par Ryato lui-même, soit par Shinji ou l'un des autres capitaines, selon le niveau des élèves. Chaque cours comportera au maximum 10 étudiants, qui vivront dans un bâtiment de la pagode qui leur sera réservé. Ils participeront donc aux tâches quotidiennes, gérant eux-même leurs affaires, sous l'oeil vigilant de Ryato.
Les armes et les vêtements pourront être apportés aux étudiants.
Pour les questions morales et spirituelles, Kazen sera a leur disposition à tout moment.
D'une façon exceptionnelle, certains Budoka pourront être admis dans l'école. Ils devront auparavant apporter la preuve de leur savoir-faire et de leur courage.

Les intéressés peuvent se présenter au chancelier à tout moment entre le lever et le coucher du soleil.

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